Almaghrib - 21 avril 1937
C'est le cas de notre peuple à qui Dieu a barré la voie d'accès à sa miséricorde, et qui s'est mis du jour au lendemain à quémander un morceau de pain pour vivre, sans savoir quel crime il a commis dans la vie pour mériter une telle punition de son créateur. Il a négligé ses devoirs au profit de toutes sortes de futilités, et la sanction à laquelle il s'est exposé est à la mesure des péchés qui lui sont reprochés.
En effet, avant d'implorer la miséricorde, nous ne devons pas oublier d'accomplir notre devoir et de nous éloigner des fautes au milieu desquelles nous nous sommes confortablement installés.
Il n'est guère possible de traverser une rue de la ville ou de passer au milieu d'un rassemblement à la campagne sans avoir l'impression que l'âme est en train de se détacher du corps, ni avoir aussitôt présent à l'esprit l'enseignement divin qui nous apprend que "Dieu ne change la nature des hommes qu'après qu'ils aient changé ce qu'ils portent au fond d'eux-mêmes" . Là où s'installent la désolation et la misère fleurissent l'avilissement et la bassesse.
S'il était donné à ce journal de disposer de plus d'espace pour élargir le champ de ses activités, il aurait pu s'ouvrir à tout ce qui lui parvient, à ce stade de son existence, comme scènes de misère et de pauvreté qui hantent le pays.
Nous nous excusons donc auprès de tous ceux qui nous écrivent de ne pouvoir publier tout ou partie de leurs commentaires, et nous adressons nos prières à Dieu pour qu'il ait pitié de cette nation faible sur le plan à la fois matériel et moral.