Le quotidien marocain de langue arabe "Al Alam" a publié dans son Numéro 18918 du 3 mars 2002 un article de Kacem Zhiri commémorant presque jour pour jour la disparition voici 60 ans du regretté Saïd Hajji.
Six décennies se sont écoulées depuis le 2 mars 1942, date à laquelle Saïd Hajji mourait des suites d'une maladie incurable. La nouvelle de son décès eut un profond retentissement dans les milieux nationalistes, intellectuels et politiques à travers tout le Maroc, non seulement parce qu'il était à la fois directeur du quotidien "Almaghrib" et de son supplément littéraire, en même temps que fondateur de l'institution chargée des éditions et de l'impression, mais encore parce qu'il était aussi, parmi les hommes du Mouvement National, l'un de ceux qui, de concert avec les autres dirigeants de ce Mouvement, ont apporté une très large contribution à la lutte contre le Dahir du 16 mai 1930 ainsi que dans l'élaboration du Cahier des Revendications Nationales.
Il était l'un des représentants hors pair de la création dans le domaine de l'écriture et appartenait à la catégorie des penseurs les plus éminents, surtout de ceux parmi eux qui étaient promus à un avenir radieux. Mais la mort l'a enlevé alors qu'il était âgé à peine de trente ans, après avoir concrétisé en moins d'une décennie des réalisations dont témoignent ses écrits au lendemain de son retour, la coupe pleine, du Moyen-Orient.
La ville de Salé a organisé la cérémonie de l'enterrement de son regretté Saïd Hajji dans une atmosphère de dignité et de profond recueillement. Devant la tombe du défunt, ont pris la parole:
au nom des dignitaires de la ville, le jurisconsulte Abou Bakr Zniber,
au nom du Parti National, feu Mohammed Ghazi,
au nom des écrivains et hommes de lettres du Maroc le poète Abdelghani Skirej,
et enfin au nom des amis et des sympathisants de Saïd Hajji, le plus fidèle de ses compagnons de lutte le patriote Abou Bakr Kadiri.
Avec la disparition de Saïd Hajji, sa noble famille, et avec elle le Maroc, tous ensemble ont perdu un digne représentant de la pensée et du patriotisme.
Kacem Zhiri