Fragment d'un texte manuscrit trouvé incomplet et non daté
... Lorsque la presse marocaine a vu le jour, elle s'est trouvée confrontée à une situation qu'il m'est difficile de décrire. Les malheurs surgissent de tous les côtés; les torts se sont multipliés et diversifiés; la politique du favoritisme dominait toutes les activités de l'administration publique. Elle s'est vue en face d'un milieu réactionnaire, et la voilà en train de tout mettre en oeuvre pour faire valoir les droits des classes opprimées. Le gouvernement doit apprécier l'effort qu'elle fournit, comme le fait la nation dans son ensemble. Il doit lui reconnaître le droit à l'existence et la doter d'un cadre juridique pour la mettre à l'abri des mesures répressives injustifiées et neutraliser ainsi les abus de pouvoir dont elle fait constamment les frais et dans lesquels la nation voit une usurpation d'un de ses droits les plus sacrés. Il est temps que cessent les pratiques de saisie et les avertissements sans fondement. Il est temps de donner compétence de juridiction pour toutes les affaires la concernant à des tribunaux qui connaissent la mission de la presse et l'apprécient à sa juste valeur. Le journaliste marocain n'est pas cet individu qui commet des crimes relevant de la compétence des tribunaux militaires. Sa mission n'est autre que de se mettre au service de la nation et des pouvoirs publics en employant toutes ses ressources intellectuelles à trouver une plateforme d'entente franche et loyale entre gouvernants et gouvernés...