Montrouge, le 8 février 1931

  • Mes chers amis,

J'ai reçu avec un très grand plaisir votre carte de voeux à l'occasion de la fête de l'Aïd, et je prie Dieu de nous faire vivre cette journée dans un Maroc resplendissant de dignité et de bonheur. Je viens de quitter notre pays cette semaine, après y avoir passé le mois de ramadan, en compagnie de nos amis Mohammed El Fassi et Naciri qui s'y trouvent encore. J'ai été heureux d'apprendre que vous vous êtes inscrits à l'université islamique dont on m'a dit le plus grand bien, tant sur le plan de la fermeté et de la discipline que sur celui de l'intérêt qu'on y porte à la culture arabo-islamique. J'ai été content aussi de vous savoir à Beyrout que j'ai eu l'occasion de visiter il y a deux ans. J'éprouve pour cette ville une affection particulière et j'apprécie beaucoup l'amabilité et la générosité de ses habitants ainsi que la spontanéité de leur accueil, autant de qualités qui ne doivent pas étonner de la part de ressortissants d'une région considérée comme le berceau de notre civilisation et le centre principal de notre culture.

Monsieur Mohammed ben Moubarak à Rabat s'est enquis auprès de moi au sujet de la possibilité d'envoyer ses deux enfants poursuivre leurs études à Beyrout. Pouvez-vous nous fournir de plus amples renseignements sur le système de l'enseignement au Liban et les conditions d'inscription pour que je puisse répondre à l'intéressé?

Je suis sûr que vous ne ménagez aucun effort pour emmagasiner le maximum de connaissances, et que vous vous sentez à l'aise malgré le dépaysement. Fasse Dieu que vous soyiez dans les bonnes grâces de votre nation et que vous comptiez parmi les fils les plus dévoués à votre patrie.

Haj Ahmed Balafrej, assis. debout à sa gauche: Mohammed Hajji à côté de Mohammed Zouaoui - Tout-à-fait à gauche de la photo : Abdellatif Sbihi - Photo datant de 1927.

Haj Ahmed Balafrej, assis. debout à sa gauche: Mohammed Hajji à côté de Mohammed Zouaoui - Tout-à-fait à gauche de la photo : Abdellatif Sbihi - Photo datant de 1927.