Almaghrib - No spécial à l'occasion de commémoration du 1er anniversaire de la disparition de Saïd Hajji - 6ème année - No 1189 - 11 mars 1943
Il y a un an, l'âme de Saïd s'est envolée vers le Très-Haut, et s'est mise à goûter les délices des vastes jardins édéniques. Dans une des dernières confidences qu'il a faites à l'un de ses amis au moment où il était à l'article de la mort, il lui a dit:
"Je suis de ceux qui croient fermement en l'immortalité de l'âme. Mon âme continuera de suivre de là-haut ce que j'ai initié comme programmes d'action et se réjouira de voir que vous êtes en train d'en prendre le plus grand soin".
Dieu sait si l'esprit du défunt ne nous a pas quittés. Il voltige toujours au-dessus de nos têtes, dans un mouvement d'encouragement, et il ne se passe pas un jour sans que nous y pensions et en tirions conseils et enseignements.
Aujourd'hui, après qu'une année se soit écoulée depuis sa disparition, nous nous présentons à son âme qui nous est très chère, avec ce numéro auquel a contribué une équipe de ses amis et de ceux qui lui portaient une estime personnelle, mettant en exergue ses qualités d'homme d'action, son affabilité et la douceur de son caractère.
Nous ne pensons pas avoir rendu pleinement justice à Saïd avec ce que nous avons écrit sur lui car, quelle que soit la valeur de notre témoignage, il nous est difficile de nous acquitter de la dette que nous avons contractée envers lui. Nous savons que le disparu n'aimait pas les éloges et s'en défendait par pudeur. Il préférait qu'on fît abstraction de sa personne et qu'on ne prît en considération que le résultat de l'oeuvre accomplie.
Mais le ressort de la fidélité a stimulé les inspirations qui ont mis en lumière les points forts de la personnalité de Saïd, et les a incitées à révéler les secrets de ses réussites dans ses entreprises, espérant ainsi que le fruit de leur réflexion soit le meilleur présent qu'ils puissent offrir à l'âme chaste et pure de Saïd. Nous formulons l'espoir d'avoir rempli une partie de notre devoir envers le défunt et de nous être quelque peu acquittés de l'éternelle dette de reconnaissance que nous lui devons.
Mais, nous sommes plus que convaincus que nous ne rentrerons en grâce auprès du disparu que lorsque nous aurons épuisé toutes nos ressources pour préserver ce projet précieux qu'il a laissé entre nos mains, et que nous aurons mobilisé toutes nos énergies pour lui assurer une évolution conforme à celle qu'il cherchait à lui imprimer. Nous ne ménagerons aucun effort pour essayer d'y parvenir, et comptons sur l'aide de Dieu pour réussir dans cette entreprise.
Le comité de rédaction