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Au début des années 80, à un âge où il venait de franchir la barre des 70 ans, le patriote Abdelkrim Hajji pensait que c’était le moment de faire le bilan des activités qu’il a déployées au courant de sa vie active au profit de la cause nationale. Mais, en relisant ce qui était publié dans la presse écrite ainsi que dans des ouvrages qui traitaient de l’histoire du nationalisme marocain, il relevait un certain nombre d’anomalies et d’erreurs de jugement, voire des suppressions ou des ajouts destinés à redorer le blason du prétendu historien, quitte à être en totale contradiction avec les évènements réels tels qu’ils ont été consignés et classés dans les archives de l’histoire. Abdelkrim était exacerbé de voir se multiplier les contre-vérités dues probablement à l’ignorance des faits ou à une interprétation erronée des leçons à tirer des évènements passés. Il a jugé alors utile de remettre les pendules à l’heure en rédigeant un article de mise au point qu’il a fait publier, sous le titre “l’anneau manquant à l’histoire du nationalisme marocain”, au No 23 de la revue en langue arabe “Da`wat Alhaq” du 23 Novembre 1983.

Le souci d’accorder le maximum de crédibilité aux informations véhiculées dans la présente analyse m’amène à puiser mes sources dans la mise au point précitée, dans les commentaires qui dénotent d’un véritable effort de recherche tant au niveau de la presse écrite qu’à celui des ouvrages consacrés à l’histoire du nationalisme marocain et, last but not least, dans les informations consignées dans les documents conservés dans le Centre d’Archives de Nantes.

Abdelkrim Hajji était toujours considéré, tant par le menu peuple que par ses pairs de la classe politique, comme un patriote de la première heure et l’un des principaux fondateurs d’un groupement de jeunes de Salé, dont le nombre se comptait sur le bout des doigts et qui a pris sur lui de jouer un rôle d’avant-garde en agissant à titre individuel ou collectif dans l’intérêt de la cité qui a vu naître chacun de ses membres et de la communauté marocaine dans son ensemble au niveau de la nation endeuillie par l’instauration du régime du Protectorat.

Il est nécessaire d’attirer ici l’attention du lecteur qu’il n’existait à l’époque au Maroc aucune entité politique organisée et qu’il fallait attendre encore plus de deux ans pour assister à l’émergence du premier noyau du Mouvement National qui a vu le jour à Salé en 1932.

Abdelkrim était l’un des rares patriotes au niveau de l’ensemble du pays, à s’entourer d’un groupe restreint de jeunes avec lesquels il avait l’habitude de se réunir tous les jours à la plage de Salé, non loin de la cabine du contrôleur civil, pour écouter les retombées de presse telles qu’elles étaient traduites par Mohammed Hassar à l’attention de ceux, parmi l’assistance, qui ne maîtrisaient pas la langue française. C’était aussi, pour Abdelkrim, l’occasion de participer aux débats souvent houleux et animés qui opposaient les membres du groupe au sujet de l’attitude qu’il convenait d’adopter vis-à-vis des orientations politiques données par le Gouvernement du Protectorat aux autorités locales de l’Administration Publique.

C’était le moment où la discussion portait sur la problématique du choix entre la thèse, défendue par les uns, de considérer une telle action de revendication comme un acte politique et celle, préconisée par Abdelkrim Hajji et soutenue par la majorité de l’assistance, de placer le débat sur le plan religieux, sous prétexte que, faute de disponibilités de moyens matériels et humains, l’action envisagée de placer le mouvement de protestation sur le plan politique risquait de ne pas aboutir aux résultats escomptés, sachant que toute action à caractère politique était susceptible de donner à l’Etat les moyens de la combattre, tandis qu’il serait bien plus difficile aux pouvoirs publics de remettre en question les mesures prises par le peuple dans son ensemble conformément à l’esprit et à la lettre des prescriptions de l’Islam.

Abdelkrim a ainsi pu mettre en avant deux arguments majeurs devant l’un et l’autre contribuer à faire pencher la décision en faveur de la thèse religieuse:

  1. L’argument politique pouvait être considéré comme étant aux antipodes du souci religieux. En effet, le Maroc, qui a toujours défendu la bannière de lÍslam, risquait de faire les frais, à ses dépens, de l’expérience des réformes nouvellement introduites dans l’organisation institutionnelle de la Turquie Kémaliste, réformes qui faisaient peu de cas des institutions religieuses et qui étaient entièrement rejetées par la communauté musulmane de l’ensemble des pays maghrébins.
  2. Si l’appel n’était pas fait dans le cadre d’un plan de revendications religieuses, il se serait heurté à une fin de non recevoir de la part de tout ou partie de l’opinion dont on savait qu’elle était foncièrement attachée à ses convictions religieuses et que ses croyances avaient pour fondement une intime profession de foi. Il était pratiquement impossible de l’en dissuader et a fortiori de l’amener à admettre qu’il était fait appel au réveil de sa conscience en vue d’une participation active à la cause commune.

Fort de l’accord obtenu au sein du groupe de Salé, Abdelkrim Hajji a eu un éclair de génie en pensant que le meilleur moyen de faire du mouvement de protestation un acte de revendication religieuse était d’organiser une importante mobilisation populaire en déclenchant un vaste mouvement de foule en direction de la grande mosquée, sachant que la puissance coloniale pouvait tout faire, sauf empêcher la population de s’acquitter d’un devoir religieux qui consistait à implorer l’aide et l’assistance de la miséricorde divine.

Il a constitué à cet effet un comité d’organisation comprenant, outre son frère Said et lui-même, le jeune Mohammed Hassar, Mohammed Chemao, Abdelkrim Sabounji et Abdesslam Aouad. Ce comité s’est aussitôt donné comme objectif de se mettre en contact avec l’Imam de la grande mosquée, Haj Ali Aouad, ancien Cadi et homme d’un certain âge, pour qu’il parrainât une déclamation collective du texte du Latif conçu par Abdelkrim Hajji lui-même et formulé en ces termes:

“Dieu le Bienfaiteur, nous implorons Ta Miséricorde pour nous protéger contre les calamités qui menacent notre entité nationale et éviter la rupture des liens qui nous ont toujours unis à nos frères les Berbères”.

S’étant ainsi assurés de l’adhésion totale de l’Imam au mouvement de protestation et de son engagement à déclencher l’action d’une déclamation collective du texte du latif à l’issue de la prière qu’il était appelé à présider après le discours traditionnel du vendredi, les membres du comité d’organisation qui s’étaient rendus au domicile de Haj Ali Aouad ont été unanimes à se féliciter de l’accueil très aimable qui leur a été réservé, considérant tous que cet accueil faisait honneur à l’Imam, pour qui l’occasion était propice de multiplier les manifestations de sympathie à l’égard de chacun d’eux, tout en faisant part à ses invités de sa solidarité pleine et entière avec le but qu’ils poursuivaient, ainsi que de sa disposition à remplir au mieux de sa conscience le geste qu’on attendait de lui.

Les membres du comité d’organisation ont veillé à mettre au point, le jour de la manifestation, un service d’ordre destiné à canaliser la foule des fidèles et à indiquer aux jeunes qui se sont portés volontaires pour prêter main forte à l’équipe chargée de l’organisation matérielle, y compris la distribution et le ramassage des livres de Coran, les aires d’intervention qui étaient réservées à chacun d’eux pour veiller à ce que la lecture collective adoptât la même tonalité de voix évitant ainsi qu’elle ne se fît de manière désordonnée et chaotique comme c’était généralement le cas quand chacun lisait pour soi dans une lecture séparée.

Comme convenu, l’Imam a attendu la fin de la prière pour réciter, contrairement à ses habitudes, non pas la Fatiha, mais le texte du Latif, Il a été suivi à l’unisson par l’ensemble des fidèles dont regorgeait l’enceinte de la mosquée.

Le Pacha, qui se trouvait parmi l’assistance, était visiblement gêné et même franchement courroucé, surtout qu’il n’a pas du tout apprécié qu’il n’ait pas été tenu compte de l’arrêté d’interdiction qu’il avait pris pour empêcher la manifestation d’avoir lieu.

La sortie de la mosquée s’est effectuée dans un calme et un ordre parfaits. Les visages étaient rayonnants. Chacun donnait l’impression d’être fier d’avoir accompli son devoir et joué un rôle décisif au profit de la cause nationale.

Quant aux organisateurs, avec Abdelkrim Hajji comme chef de file, ils étaient ravis du succès remporté par la manifestation et étaient convaincus non seulement d’avoir fait oeuvre utile, mais surtout d’avoir contribué à la mise en marche du mouvement de consolidation de l’action nationale en vue de son orientation vers un avenir prometteur. Ils n’ont pas caché leur intention de faire suivre cet évènement par une série d’interventions en direction des milieux politiques français, notamment au niveau du parlement et des grands titres de presse.

L’assistance a été évaluée par les services du contrôleur civil entre 2.500 et 3.000 fidèles, auxquels étaient venus s’adjoindre près de 80 personnes en provenance de Rabat.

Un comité restreint, composé de 3 membres du Comité d’organisation, à savoir Abdelkrim Hajji, Abdelkrim Saboungi et Mohammed Chemao, auxquels s’est adjoint Mohammed El Yazidi, a été chargé de se rendre à Rabat et demander à être reçu par le chef de Région afin de vérifier le bien-fondé des bruits qui couraient au sujet d’un transfert éventuel de l’intéressé à Oujda.

En effet, lorsque Abdellatif Sbihi a fait l’objet d’une mesure de licenciement et a été démis de ses fonctions au sein de l’administration des archives juridiques, il a été aussitôt traduit en justice. Le tribunal l’a illico presto jugé en son absence et condamné par contumace au motif qu’il était considéré comme le leader de notre groupement et qu’il avait mis à profit la fonction qu’il occupait au sein du Département de la Ducumentation juridique pour dévoiler un document qui y était déposé à titre confidentiel et dont la teneur ne devait être divulguée qu’après sa publication au journal officiel.

Abdelkrim s’est ensuite réuni avec ses autres amis du groupe de Salé; et il a été décidé au cours de cette réunion d’adresser une note de protestation au Gouvernement français fustigeant cette arrestation arbitraire d’Abdellatif Sbihi.

Lorsque le Contrôleur Civil a été tenu au courant du déroulement de la manifestation, il a convoqué séparément les frères Hajji et, en recevant Abdelkrim dans une atmosphère susceptible d’intimider quiconque n’avait pas la force de caractère de l’intéressé et sa constance dans les idées, il a tenu à le confronter avec le fqih Bensaid qu’il avait pris soin de convoquer à cet entretien. Après avoir appris par l’intéressé que c’était Abdelkrim qui était porteur de l’idée, il a invité le fqih Bensaid à quitter les lieux, non sans lui faire part d’une menace de poursuite au cas où il se laisserait embobiner par des enfants.

Puis, se tournant vers Abdelkrim, il lui dit sur un ton plein d’étonnement:

Est-il arrivé quelque chose de grave, comme la sécheresse ou un tremblement de terre qui eût pu nécessiter le recours au Latif dont vous avez demandé la lecture au Fqih?

Et Abdelkrim de répondre, d’une manière encore plus étonnée:

Ne savez-vous pas ce qui est arrivé, Monsieur le Contrôleur?
L’affaire est encore bien plus grave que ce que vous pensez. Elle concerne la promulgation du Dahir Berbère qui opère une scission entre les communautés d’origine arabe et les populations de souche berbère et contribue à rompre les liens de celles-ci avec les prescriptions du droit musulman.

“Dans ce cas”, lui dit le Contrôleur Civil,

“vous êtes contre Sa Majesté le Roi.”

Abdelkrim lui a alors rétorqué:

Si c’est le Roi qui a initié un tel Dahir, oui

Et le Contrôleur Civil de surenchérir en lui faisant remarquer que:

Ses propos étaient contraires aux prescriptions de la religion musulmane qui exigent d’obéir aux ordres et injonctions du Roi quelles qu’en soient les circonstances.

Abdelkrim a aussitôt répondu:

Ceci est une erreur de votre part. Il est possible que la religion chrétienne permet d’envisager un tel cas, mais le problème ne se pose pas en ces termes dans la religion musulmane.

Et le contrôleur Civil lui a repondu:

Il ne me reste plus alors que de vous envoyer en prison.

Puis il a quitté son bureau, y laissant Abdelkrim seul avec l’interprète qui a essayé de jouer les bons offices, mais s’est heurté à une farouche détermination de la part de son interlocuteur, qui ne cessait de répéter qu’il voulait aller en prison parce que son incarcération serait un moyen pour faire de la publicité autour de la cause pour laquelle il subissait une pareille mesure afflictive et infâmante, surtout que notre pays ne disposait ni de journaux ni d’aucun autre moyen publicitaire pour faire connaître les motifs de cet emprisonnement. Ce n’est qu’ainsi que les gens se poseront des questions au sujet de cette affaire et finiront par apprendre la vérité.

Au retour du Contrôleur Civil, il a constaté qu’Abdelkrim était aussi déterminé qu’auparavant. Il lui a demandé de quitter un instant son bureau où il comptait recevoir son beau-frère et Khalifa du Pacha, le sieur Mekki Sbihi, avec lequel il a eu un entretien qui a abouti à une conciliation entre les parties antagonistes et soldé par un serrement de mains ayant mis fin à une situation conflictuelle qui aurait pu entraîner de fâcheuses conséquences.

En sortant du bureau où Abdelkrim a été convoqué, beaucoup de gens sont venus à sa rencontre pour lui demander les motifs de cette convocation: et c’est ainsi que la nouvelle s’est propagée à travers la ville et que la poursuite du mouvement de protestation s’imposait de plus en plus comme un impératif auquel personne, en son âme et conscience, ne pouvait échapper.

Abdelkrim a saisi cette occasion pour provoquer la tenue d’une nouvelle réunion au cours de laquelle il a été décidé de reprendre la déclamation du Latif à l’occasion de la prière du vendredi et de proposer à la discussion les modalités d’organisation pour cette seconde manifestation prévue elle-aussi dans l’enceinte de la grande mosquée de Salé. Certains parmi l’assistance étaient passionnés par l’idée de participer à la mise en place des moyens matériels et humains exigés par les nouvelles modalités d’organisation. D’autres, qui ont été réprimandés par le Pacha pour avoir contrevenu à ses ordres en participant à la convocation des fidèles à la prière du vendredi écoulé, ont préféré s’abstenir de toute action susceptible de les trahir aux yeux de l’autorité publique. D’aucuns ont même décidé de briller par leur absence.

En apprenant que “le Latif” allait de nouveau être déclamé après la prière du vendredi, le Contrôleur Civil a demandé au Pacha de convoquer les instigateurs du mouvement dans son domicile pour qu’ils prient devant lui et sous son contrôle et ce, afin de faire échouer le projet qui était mis en place. Effectivement, le comité d’organisation , réduit à 4 de ses membres, s’est rendu dans la matinée du vendredi au domicile du Pacha et a dû y rester jusqu’au dernier appel à la prière diffusé 1a la mosquée Al Chahba, qui est la dernère mosquée à organiser la prière du vendredi. C’est là que les membres du comité d’organisation ont été conduits par le Khalifa du Pacha pour s’acquitter de leur devoir religieux.

Il a ensuite convoqué les membres du Comité à venir exprimer leurs doléances dans un entretien qu’il entendait organiser dans son bureau. Il a saisi cette occasion pour nier les accusations portées contre la France selon lesquelles elle combattrait la religion musulmane. Une telle allégation était, selon lui, dépourvue de fondement et ne pouvait être que contraire à la vérité car son pays était totalement absous d’une telle accusation.

Mais Abdelkrim Hajji ne s’en est pas laissé compter et a aussitôt répliqué en fournissant une série d’arguments prouvant que les accusations rejetées par le contrôleur civil étaient bel et bien fondées.

  1. Il se trouve dans la bourgade Ibn Ahmed, a-t-il dit en substance, une mosquée dont la construction n’a pas pu être achevée, l’arrêt des travaux ayant été décidé par arrêté du Contrôleur civil de cette région. La mosquée, toujours à l’état de chantier, se trouve en face de l’entrée principale de la résidence du Caid Hassan.
  2. Dans la ville de Khémisset, les habitants ont procédé à une collecte de fond destinée au financement d’une mosquée, mais là aussi, le projet s’est heurté à la même mesure d’interdiction.
  3. Abdelkrim a renchéri en disant qu’il a visité lui-même, en compagnie de Mohammed Hassar, la bourgade d’Azrou où ils se sont entretenus avec les habitants qui les ont informés qu’il leur était interdit d’être en possession du Coran aussi bien à Azrou que dans les montagnes de l’Atlas.
  4. Il a ensuite fait état de la visite qu’ils ont faite à l’école d’Azrou où ils ont été reçus par son Directeur, Mr Roux. Celui-ci leur a fourni force détails sur l’historique de cette école. Il s’agissait, leur a-t-il dit, d’un projet conçu et créé à titre d’essai pour expérimenter un système d’enseignment destiné aux populations berbères et fondé uniquement sur l’enseignement de la langue française et des dialectes berbères, ce qui suppose l’interdiction absolue de la dispense de tout ou partie des cours en langue arabe et le bannissement total du Coran ainsi que de toute matière en rapport avec les prescriptions de la religion musulmane. Le Gouvernement français, poursuit Mr Roux, ne voit aucun lien entre les Berbères, la langue arabe et l’Islam.

Lorsque le Contrôleur Civil de la circonscription de Salé a entendu les informations qu’Abdelkrim lui a ommuniquées, il n’avait plus rien à dire et il ne lui restait plus que d’essayer de tranquilliser les membres du groupe sur l’état de santé d’Abdellatif Sbihi, ajoutant que celui-ci était certes asssigné à résidence, mais que la maison mise à sa disposition offrait toutes les conditions de confort pour lui permettre d’y mener un séjour des plus agréables.

Il a ensuite demandé à ses interlocuteurs s’ils désiraient être reçus par le Chef du Département des Affaires Civiles et s’est proposé de prendre lui-même rendez-vous avec Mr Bénazet. Celui-ci a reçu le groupe de Salé en tenue d’apparat en lui disant d’emblée:

“Je jure sur l’honneur de la France que mon pays ne cherche à faire aucun tort à la religion musulmane et n’entreprend rien qui soit susceptible de nuire à sa réputation”.

Il a ensuite prié ses interlocuteurs de calmer les esprits et de faire partout savoir que la France avait de très bonnes intentions au Maroc.

Abdelkrim Hajji a tenu à lui répondre au nom de ses autres collègues et n’a pas manqué de lui dire que :

le comité d’organisation n’avait aucune autorité sur les gens; il était composé de personnes ordinaires tandis que l’objet de cette visite était tout simplement de lui transmettre une note de protestation fustigeant l’arrestation arbitraire d’Abdellatif Sbihi et réclamant sa libération immédiate.

(Abdelkrim Hajji est le frère cadet de Saïd Hajji)

Abderraouf Hajji